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Avec la permission de Novalis, éditeur, et de Père Pierre Francoeur csv, auteur, nous donnons par semaine, 1 des 7 textes de la semaine du Carnet de retraite Au quotidien, Carême 2016.
Mercredi des Cendres
LES FONDEMENTS
Aujourd’hui commence le temps du Carême. Dans l’évangile, le Seigneur insiste sur trois points pour m’indiquer le sens de cette période de l’année liturgique : “Toi, quand tu fais l’aumône, quand tu pries, quand tu jeûnes ...” Je suis donc interpellé par Jésus : faire la charité, prier et jeûner. Mais, qu’est-ce à dire ?
Je prends déjà au sérieux le message de l’Évangile. Du moins, j’essaie.
Le Carême m’invite pourtant à déterminer concrètement le geste ou les attitudes qui m’aideront à actualiser plus fortement la force de la prière dans ma vie.
Je suis aussi convié à voir comment je peux mieux vivre la charité.
Enfin, je suis appelé à comprendre comment les moments difficiles de ma vie peuvent devenir des jeûnes qui pourraient plaire au Seigneur.
Quelles “résolutions” puis-je prendre au début de ce Carême pour cheminer avec Jésus vers Pâques ?
Le Carême, n’est-ce pas m’unir à Jésus dans la prière, l’aumône et le jeûne ?
Mardi de la première semaine
SON RÈGNE
Jésus, aujourd’hui, montre aux disciples comment prier en leur disant “Que ton Règne vienne.”
Le règne de Dieu propose un monde plus juste, bienveillant et pacifique. Bien sûr, ce n’est pas encore arrivé !
Pourquoi prierais-je pour cela ? Parce que Jésus me l’a enseigné, et surtout parce qu’il m’a assuré que je serais exaucé.
Le règne de Dieu est déjà là et pas encore là !
Je prie pour bien des réalités : des guérisons, des choses meilleures pour moi ou les miens, pour la paix dans le monde, et encore ...
Est-ce que je prie pour “mon” règne ou pour “son” Règne ?
À cause de ma nature humaine limitée, je ne comprends pas et je ne vois pas “son Règne” advenir. Voilà pourquoi j’ai besoin de la prière pour mieux “voir” les réalités de ce monde “avec” les yeux de Dieu, et m’émerveiller ainsi de son Règne qui vient.
Que ton Règne vienne !
Lundi de la deuxième semaine
SOYEZ MISÉRICORDIEUX
La miséricorde, c’est un coeur qui prend pitié. Miserere cor, en latin.
La miséricorde est un don de Dieu ; c’est une qualité de la charité. Ce que je ne ferais pas normalement comme être humain, la miséricorde peut me le permettre. Cela dépasse un peu la capacité ordinaire du pardon ou de l’amour.
Un exemple me vient d’une action posée par Madeleine Delbrêl (1904 - 1964), travailleuse sociale dans une banlieue communiste de Paris, dans les années 1950. Un jour, elle va porter dans un logement un panier de vêtements à une famille en difficulté. Sitôt redescendue, elle reçoit le sac sur la tête. Elle remonte à l’appartement, après avoir acheté une rose, et leur dit : “Ce qui m’importe, c’est votre amitié.”
La miséricorde, c’est la deuxième chance qui permet tout.
Béni soit le Seigneur pour le don de sa miséricorde !
Lundi de la troisième semaine
UN PROPHÈTE
Un prophète, c’est quelqu’un qui est choisi par Dieu pour annoncer ou dénoncer : annoncer le règne de Dieu et dénoncer tout ce qui en détourne. Dans l’Ancien Testament, les prophètes stigmatisaient Israel lorsqu’il adoptait d’autres dieux que le Dieu de l’Alliance. Bref, ils dénonçaient les infidélités du peuple choisi par Dieu.
Puis-je être prophète à ma façon ?
Oui! Je dois me rappeler que je suis prophète “par mon baptême” : j’y ai reçu les forces nécessaires pour affirmer le règne de Dieu. Il me faut simplement les activer !
Il est difficile parfois de dire haut et fort dans “mon milieu” que je suis croyant et que certains comportements son injustes ou discriminatoires. Il faut du courage.
Je ne suis pas seul, par ailleurs, dans cette entreprise, car l’Esprit du Seigneur est en moi pour accomplir cette mission. Alors, à moi de bien comprendre mon monde pour devenir prophète !
J’ouvre les yeux, j’annonce et je dénonce.
Que l’Esprit Saint vienne à mon aide !
Mardi de la quatrième semaine
LE FAIRE SEUL ?
Je raconte ici une jolie chose qui est arrivée dans une famille.
Un petit de trois ans environ joue par terre et essaie de reconstituer un casse-tête. Soudain, il se tourne vers sa maman et lui dit : “Maman, aide-moi à le faire tout seul.” N’est-ce pas charmant ?
Parfois, je me redis cette phrase de l’enfant et je l’adresse à Dieu. Et je réfléchis ...
Je constate que j’aime avoir le dessus sur les situations, et dominer les événements de ma propre vie. Mais, hélas, ce n’est pas toujours le cas.
Je fais l’expérience que je ne suis pas “tout-puissant”. Le casse-tête de ma vie est parfois compliqué. Je me rebiffe de ne pas être capable de tout régler moi-même. Je ne me sens pas toujours prêt à reconnaître mon état de créature, d’être fini, c’est-à-dire non tout-puissant. Bref, à me voir comme un simple humain.
Le mot de l’enfant, j’en fais alors une prière :
Seigneur, aide-moi à le faire seul !
Lundi de la cinquième semaine
MES PRINCIPES
Quand j’étais jeune, je me souviens que ma mère et mon père me disaient souvent : “Tu sais, mon petit garçon, dans principes !” J’entendais, mais je ne comprenais pas vraiment le sens de ces mots.
Et puis j’ai grandi, j’ai mûri !
Maintenant, je comprends la signification de cette phrase. Un principe, c’est un fondement sur lequel repose ma vie. Mes comportements, mes attitudes et mes prises de position sur les enjeux de notre vie moderne dépendent de ce qui m’habite au fond de moi : de mes principes quoi !
Qu’est-ce que maman et papa m’ont légué ?
Je dois dire qu’ils m’ont appris, sans toujours les nommer clairement, les valeurs profondes de l’Évangile. Ils m’ont dit, dans des mots simples, comment aimer Dieu et mon prochain et m’ont inculqué les valeurs proposées dans les commandements de Dieu.
Mes parents m’ont donné ces principes dans un climat d’amour et de confiance.
Seigneur, maintenant, aide-moi à vivre ces principes !
Jeudi Saint
SERVIR
Je vois Jésus, quelques heures avant sa mort, vivre la Pâque avec ses disciples. Lors du repas, il prend un linge de service, lui, le maître, le rabbi, il se penche et leur lave les pieds. Un geste d’esclave !
Sincèrement, c’est renversant !
Je comprends Pierre et son étonnement !
Dans l’Antiquité, un maître était très respecté et servi. Jésus inverse les rôles et scandalise presque ses disciples. Il insiste et veut, par ce geste de service, donner “la clé” de ce que devra être le Règne qu’il est venu établir sur la terre.
Jésus se fait humble et se penche sur ses disciples pour leur donner un “exemple” qu’ils ne pourront pas oublier.
Ce geste, posé il y a vingt siècles, m’interpelle aujourd’hui ! Il me montre ce qui doit conduire ma vie : le service des autres.
Vivre le Jeudi saint, c’est communier à la charité du Christ !
Pâques
ALLÉLUIA
J’aurais le goût d’aller crier partout aujourd’hui : Alléluia, il est ressuscité !
Oui, la vie est plus forte que la mort !
Oui, le monde est meilleur parce que l’amour de Dieu peut entrer en nous !
Oui, son Règne est arrivé dans tous les coeurs qui croient en Jésus !
Oui, la miséricorde et le pardon sont possibles grâce à l’amour de Jésus !
Oui, la justice vaincra les inégalités, les mesquineries et les bassesses de ce monde grâce à la victoire de Jésus sur la croix !
Oui, je suis heureux, et ma joie déborde pour cet amour qui donne sens à ma vie et illumine mes jours !
Oui, c’est Pâques, et je veux sauter de joie, rendre grâces pour ce Dieu de tendresse et d’amour !
Alléluia ! Alléluia !
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